Agé de 90 millions d'années, les sédiments déposés ont subi un tassement qui, par pression, a permis leur recristallisation et leur cimentation.
Le Tuffeau est le résultat de cette lente et longue transformation du sédiment en roche par cimentation de particules fossiles entre elles.
Aujourd'hui, le Tuffeau exploité (dit Tuffeau blanc) se présente en bancs réguliers et homogènes sur une épaisseur pouvant aller jusqu'à 40m.
Dès l'époque gallo-romaine, des carrières de tuffeau ont été exploitées en Anjou et en Touraine pour l'édification de bâtiments.
C'est essentiellement du XIème au XIXème siècle que les extractions ont atteint leur apogée.
Au milieu du XXème siècle elles devaient totalement disparaître avant d'être remise en fonctionement dans les années 60.
L'exploitation en galeries souterraines a été la technique d'extraction la plus fréquemment utilisée.
Les conditions climatiques de travail restaient sensiblement les mêmes "été comme hiver".
De plus, la couche exploitable étant facilement accessible,
la méthode souterraine permettait de sauvegarder les terrains agricoles en surface.
C'est avec un pic, l'outil de taille de pierre que le carrier attaquait le front de taille.
Les dalles qu'il abattait avoisinaient les 3 mètres de haut par 2,5 mètres de large sur 0,4 mètres de profondeur.
Ces blocs étaient ensuite débitées sur place en pierres de dimensions diverses avant d'être sorties à l'extérieur de la carrière.
Chargé à fond de cale dans les gabares
(embarcation servant aux transports de marchandises),
le tuffeau était acheminé au fil de la Loire et des rivières vers les sites de construction du Val de Loire et des régions avoisinantes.
Aujourd'hui le pic des millénaires est remplacé par les chaînes de coupe des haveuses.
Les blocs font le triple de ceux des perreyeurs,
mais la pierre est encore et toujours éclatée du front de taille dans les galeries souterraines.
Bibliographie :"Les techniques d'extraction du tuffeau en Anjou" par D. Prigent
De tous temps, le tuffeau a été le compagnon des bâtisseurs les plus hardis.
Aujourd'hui, le tuffeau séduit d'abord par les aspects visuels qu'il engendre.
Son apparence, qui est parmi les moins "minérales", évoque plus un tissus velouté qu'un matériau rigide et froid.
Il présente un camaïeu de couleurs blondes et blanches (dominantes) qui développe la luminosité de nos régions.
Il a suscité l'éclosion de multiples ornements taillés ou sculptés sur les façades ou dans les cours. Il est partie intrinsèque de notre patrimoine et s'harmonise aisément avec tout l'environnement.
Le tuffeau charme encore par certaines qualités fonctionnelles qui donnent un sentiment de "confort" de vie.
Légère, peu sonore et non gélive,
elle assure des transitions lentes aux changements climatiques.
Sa facilité d'utilisation en décors intérieurs ou pour des activités créatives